[concert] the last dawn of consort

A propos

Ensemble Près de votre oreille
 
Robin Pharo - dessus de viole de gambe et direction
Atsushi Sakaï - dessus de viole de gambe
Agnès Boissonnot-Guilbault - ténor de viole de gambe
Ronald Martin Alonso - ténor de viole de gambe
Alice Trocellier - basse de viole de gambe
Marion Martineau - basse de viole de gambe
Ronan Khalil - orgue
 
A son crépuscule, les innovations et les extravagances des dernières pièces composées en Angleterre pour consort accentuent la sensation de vide qui peut s’emparer des amateurs de ce répertoire, à l’idée de voir s’éteindre l’une des plus grandes traditions musicales anglaises. La dictature d’Oliver Cromwell n’y est sans doute pas pour rien et confronta la musique à une évolution forcée lorsque Charles II intégra à la cour les mœurs de la musique française, découvertes pendant son exil. 

Historiquement liées à la famille des violes de gambe, les œuvres pour 6 voix et orgue que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui représentent le véritable paroxysme de l’art du contre-point anglais, que Thomas Tallis, William Byrd, John Bull ou encore Orlando Gibbons avait déjà amené à un très haut degré de complexité. William Lawes, John Jenkins et Henry Purcell nous permettent de constituer une image assez précise de l’évolution de ce répertoire, à trois époques différentes. A la différence de William Lawes qui perdit la vie pendant la guerre civile, John Jenkins eu l’opportunité de connaître la restauration de la monarchie, ce qui lui permit d’acquérir pour la première fois une fonction à la cour d’Angleterre, à une époque où le violon commença à supplanter peu à peu la viole de gambe. Il est difficile de savoir de quand datent ses pièces pour 6 voix et orgue. Très proches des œuvres de William Lawes, elles furent peut-être composées plus tardivement, peu de temps avant la restauration. Sans doute plus ancienne, la musique des consorts sets à 6 voix et orgue de William Lawes est pourtant l’une des plus avant-gardiste de l’Angleterre du XVIIème siècle. Certaines de ses fantaisies nous rappellent des modes compositionnels beaucoup plus tardifs et une propension aux nouvelles expériences musicales. Longtemps après, à 21 ans à peine, Henry Purcell nous offre l’été de l’année 1680 un corpus d’une exquise poésie, qui figure parmi les derniers témoignages de cette tradition : la dernière aube du répertoire anglais pour consort.

Oeuvres de  :
William Inglot (1554 - 1621)
John Jenkins (1592 - 1678)
William Lawes (1602 - 1645)
Henry Purcell (1656 - 1695)